Hydrogen Europe demande l’exclusion des électrolyseurs de la directive révisée sur les émissions industrielles
Hydrogen Europe, l’organisation qui représente l’industrie européenne de l’hydrogène et des piles à combustible, a récemment fait part de ses préoccupations concernant la proposition de révision de la directive sur les émissions industrielles (IED) par l’Union européenne. Le groupe demande notamment que les électrolyseurs, une technologie clé pour la production d’hydrogène propre, soient exclus du champ d’application de la directive.
En effet, l’Union européenne est en train de réviser ses règles communautaires sur les émissions industrielles afin de s’assurer que l’industrie limite son impact sur l’environnement et contribue à atteindre les objectifs à long terme de l’Union pour le “Green Deal“. Hydrogen Europe salue la proposition d’aligner la législation existante sur les émissions avec les objectifs ambitieux de l’Union en matière de climat et d’énergie.
Selon Hydrogen Europe, le climat actuel et le contexte géopolitique exigent que l’UE agisse avec encore plus d’urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les combustibles fossiles tout en soutenant une base industrielle européenne forte et en préservant l’avantage concurrentiel de l’UE dans les technologies propres cruciales telles que l’hydrogène propre. L’ambition de la stratégie REPowerEU et du “Net Zero Industry Act“, qui visent à déployer 130 GW de capacité d’électrolyse d’ici 2030, en est la preuve. La révision des règles d’autorisation pour les énergies renouvelables dans le cadre de la directive sur les énergies renouvelables vise à accélérer ce processus. Dans la déclaration du sommet des électrolyseurs de 2022, la Commission a souligné qu’il était primordial de simplifier et de raccourcir les procédures d’autorisation pour les projets d’énergie renouvelable. En outre, la loi “Net Zero Industry Act” stipule que les technologies propres essentielles à la décarbonisation de l’industrie ne doivent pas être entravées par des règles d’autorisation excessives.
Dans ce contexte, l’IED révisée devrait être alignée pour réduire les procédures d’autorisation inutilement longues qui entraveraient le déploiement rapide des installations d’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone.
Pourquoi l’électrolyse devrait-elle être exclue de l’IED ?
Hydrogen Europe soutient que le cadre actuel de la Directive impose une charge injuste et inutile à l’industrie de l’électrolyse, sapant ainsi de nombreuses autres politiques de l’UE qui promeuvent ou même exigent l’expansion rapide du secteur. Les technologies d’électrolyse devraient être exclues du champ d’application de la directive, car elles ne produisent pas d’émissions industrielles directes et ont une empreinte environnementale négligeable. L’exemption ne devrait pas être soumise à un seuil de production d’hydrogène, car les grandes installations d’électrolyse n’ont toujours pas d’émissions directes pertinentes.
Une classification obsolète et inadéquate
La IED actuelle, en vigueur depuis 2011, s’applique déjà à la production d’hydrogène. Cette directive a été adoptée dans un contexte où la majeure partie de la production d’hydrogène se faisait à très grande échelle, par reformage du méthane à la vapeur, et où l’hydrogène était utilisé comme “gaz industriel” (c’est-à-dire comme matière première pour l’industrie chimique ou comme produit intermédiaire dans la production de carburants conventionnels). Toutefois, le programme de décarbonisation envisage un rôle beaucoup plus important pour l’hydrogène, avec une production centralisée à grande échelle et une production décentralisée à petite échelle ; la majeure partie devrait être produite à partir de l’électrolyse de l’eau, qui ne génère pas d’émissions directes, et être utilisée en grande partie comme un vecteur d’énergie propre, facilitant ainsi l’intégration des énergies renouvelables. La directive, qui vise à réglementer les processus industriels polluants, inclut la production d’hydrogène, quelle que soit la méthode de production (avec ou sans production d’émissions industrielles), et sans tenir compte de la technologie utilisée ou de son impact sur l’environnement, ce qui peut au final, grandement limiter les évolutions de la filière hydrogène.
CGM pour Truckeditions
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