BioGNV : une solution déjà opérationnelle pour la logistique et le transport routier lourd
SITL 2025
Le bioGNV, gaz issu de la méthanisation de déchets organiques, peut s’imposer peu à peu comme une alternative crédible aux énergies fossiles dans le secteur du transport routier lourd. Avec un réseau d’avitaillement en expansion, une demande croissante et des objectifs de part de marché bio ambitieux, la filière affiche des résultats concrets. À l’occasion du salon SITL 2025, Truckeditions a rencontré Selma Tréboul, Directrice des Affaires Publiques chez France Mobilité Biogaz, pour faire le point sur la maturité actuelle du modèle, ses ancrages territoriaux et les perspectives à moyen terme.
Le bioGNV prend une place croissante dans le mix énergétique du transport. Quelle est aujourd’hui sa part réelle dans le GNV distribué en France ?
Selma Tréboul, directrice des Affaires Publiques France Mobilité Biogaz :
« La part de bioGNV est passée de quelques pourcents il y a quelques années à 40 % aujourd’hui. Cette progression est directement liée aux demandes des transporteurs, des collectivités, et plus globalement des utilisateurs finaux qui souhaitent rouler avec un carburant renouvelable. Ce sont les acteurs eux-mêmes qui font évoluer le marché vers plus de bio dans le GNV. »
En termes de production et de cycle de valorisation, comment se distingue le bioGNV des autres carburants ?
Selma Tréboul, directrice des Affaires Publiques France Mobilité Biogaz :
« Le bioGNV est un carburant 100 % renouvelable, produit localement à partir de déchets – qu’il s’agisse de biodéchets ménagers ou de résidus agricoles. Ce gaz est valorisé via la méthanisation dans des unités territoriales. Il alimente ensuite les véhicules, principalement dans le transport lourd. Ce modèle forme une boucle complète que les agriculteurs eux-mêmes qualifient de « vertueuse ». En d’autres termes, on transforme un résidu problématique en énergie utilisable dans un cycle local, ce que peu de carburants sont capables de faire. »
Quels sont aujourd’hui les volumes en jeu, que ce soit en nombre de véhicules ou en infrastructures ?
Selma Tréboul, directrice des Affaires Publiques France Mobilité Biogaz :
« Nous comptons actuellement 44 000 véhicules GNV en circulation sur le territoire français, dont environ 30 % sont des poids lourds, soit un peu moins de 15 000 camions. Pour les alimenter, il existe près de 750 stations d’avitaillement, avec une répartition équilibrée entre stations publiques et privées. Cette couverture permet de parcourir des distances importantes en restant exclusivement en GNV, ce qui est une force de la filière par rapport à d’autres alternatives énergétiques moins matures ou moins disponibles. »
La filière vise-t-elle une part 100 % bio du GNV à terme ? Quels sont les freins éventuels ?
Selma Tréboul, directrice des Affaires Publiques France Mobilité Biogaz :
« En effet, nous avons l’ambition d’atteindre une distribution 100 % bioGNV d’ici 2033. À l’origine, l’échéance était 2030, mais la crise de 2022 a nécessité une réévaluation réaliste de notre trajectoire. Pour y parvenir, un élément est fondamental : que les carburants biogéniques, comme le bioGNV, trouvent leur juste place dans les textes réglementaires à venir. Cela conditionnera non seulement la progression de la filière, mais aussi notre capacité à contribuer à la transition énergétique en cohérence avec les enjeux de souveraineté énergétique.»
À travers ses caractéristiques techniques, son ancrage territorial et sa logique circulaire, le bioGNV semble constituer une solution immédiatement mobilisable pour la décarbonation du transport routier. Mais son avenir repose autant sur la poursuite des investissements dans la filière que sur un cadre réglementaire clair. En ligne de mire : un transport lourd plus résilient, plus localisé, et énergétiquement mieux maîtrisé.
CGM pour Truckeditions
Plus d’infos sur France Mobilité Biogaz
Intervenante dans ce reportage video Truckeditions.com : Selma Tréboul, directrice des Affaires Publiques France Mobilité Biogaz. Réalisation du reportage video Truckeditions : Vincent MAHE – Directrice de production Catherine MAHE GODELOUP – Production exécutive : VideoMakerSolutions – Musique Motion Array : dopestuff_TechVision_Short – Truckeditions© 2025.
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