H2Accelerate : pour une politique européenne favorisant les camions à hydrogène
Suite à l’accord récent de l’UE sur le RED III et les actes délégués du RED II, ainsi qu’aux mises à jour proposées des normes CO2 pour les véhicules lourds, le groupe collaboratif H2Accelerate a publié un document de positionnement politique conjoint, mettant en évidence la nécessité d’une politique européenne cohésive pour faciliter le déploiement d’un système de transport pan-européen à hydrogène. Cette collaboration, formée par des acteurs de l’infrastructure tels que Linde, Shell et TotalEnergies, ainsi que des fabricants de camions tels que Daimler Truck, Iveco Group et Volvo Group, cherche à accélérer le déploiement de l’hydrogène vert pour les camions en Europe en mettant en avant les avantages de cette technologie ainsi que les obstacles à son déploiement.
Position politique conjointe de H2Accelerate
Le document de positionnement politique conjoint de H2Accelerate présente l’état actuel des politiques européennes impactant les secteurs de l’hydrogène et des véhicules lourds, ainsi que la position commune de H2Accelerate sur certaines politiques clés, notamment le RED, l’AFIR, les normes CO2 pour les véhicules lourds et l’Euro VII. Les membres de H2Accelerate soutiennent en principe des objectifs ambitieux et contraignants pour les politiques pertinentes concernant les camions à hydrogène, à condition que ces politiques soient mises en œuvre progressivement et que les échéances pour le déploiement de la production d’hydrogène, des stations de ravitaillement et des camions soient alignées. De plus, la politique devrait soutenir la viabilité économique des camions à hydrogène afin d’encourager les utilisateurs finaux à acheter ces véhicules et d’éviter une hausse soudaine des coûts des services de fret.
Mesures clés pour faciliter le déploiement
Le document de positionnement spécifie les mesures qui devraient être mises en place pour faciliter le déploiement des camions à hydrogène en Europe. Il préconise qu’au moins 1,0 million de tonnes par an d’hydrogène vert soit disponible pour le secteur des transports à un coût compétitif par rapport au diesel. Les acteurs de l’infrastructure devraient développer un réseau pan-européen d’au moins 1 500 stations de ravitaillement en hydrogène de haute fiabilité, capables de répondre aux besoins spécifiques des utilisateurs de camions, avec un coût du carburant compétitif par rapport aux alternatives diesel. En outre, les fabricants de véhicules devraient produire au moins 50 000 véhicules lourds à hydrogène d’ici 2030, répondant aux exigences de performance des utilisateurs finaux, tout en alignant les délais de production sur le déploiement de cette infrastructure. Les utilisateurs finaux devraient être incités financièrement à acheter ces véhicules grâce à une politique qui assure une parité des coûts de possession (au minimum) par rapport aux véhicules diesel.
Développements politiques récents
Les derniers mois ont été marqués par plusieurs développements politiques clés. En mars, un accord a été conclu sur le règlement relatif à l’infrastructure pour les carburants alternatifs (AFIR), avec une distance maximale de 200 km entre les stations de ravitaillement en hydrogène sur les réseaux TEN-T principaux. Un projet d’accord sur la directive sur les énergies renouvelables (RED) a également été publié, avec un objectif combiné de 5,5 % de carburants renouvelables d’origine non biologique et de biofuels dans le secteur des transports d’ici 2030. En février, les actes délégués du RED II, qui précisent les sources d’électricité pouvant être utilisées pour produire de l’hydrogène vert, ont été publiés par la Commission européenne. L’adoption de ces actes en loi devrait fournir la clarté dont les producteurs d’hydrogène vert ont besoin pour prendre des décisions d’investissement dans des projets d’électrolyse.
La nécessité de politiques de soutien : en septembre 2022, la collaboration H2Accelerate a publié un document de réflexion sur le coût de possession des camions à pile à combustible et le soutien politique nécessaire pour permettre leur déploiement. Cette analyse a montré que le soutien financier sera nécessaire pour rendre viable économiquement le transport à hydrogène au moins jusqu’en 2030. La collaboration estime qu’une combinaison de financements, de péages routiers différenciés via la directive Eurovignette et de taxes carbone peut combler l’écart de coût de possession entre les camions à hydrogène et les camions diesel lourds.
CGM pour Truckeditions
À lire également sur Truckeditions :
- Le premier camion rétrofité électrique français homologué : une avancée signée Renault Trucks !
- Volvo FH et FM : des camions primés pour leur sécurité en milieu urbain
- Former la relève dans le transport routier : l’engagement de DIMOTRANS Group
- Mon Job, c’est conducteur de camion benne chez Energie Forestière
- Transport et logistique durable : DLS adopte le B100 pour ses MAN TGX