L’e-CMR, pour aujourd’hui ou pour demain ?
Traçabilité, mobilité et interopérabilité pour les missions de transport
Allier performance, mobilité et traçabilité a toujours été un impératif pour le transport et la logistique. Les technologies du digital et la connectivité dorénavant présentes dans nos vies personnelles et professionnelles ont considérablement modifié nos modes de consommation et nos processes professionnels.
Chargeurs, transporteurs et consommateurs en phase avec ce contexte, peuvent ainsi bénéficier d’un meilleur suivi tout au long de la chaîne logistique.
Il ne faut cependant pas oublier que dans cette période de transition, dématérialisation des processes et interopérabilité sont au cœur du débat, quand on échange avec les transporteurs et leurs chauffeurs présents sur le terrain.
En effet, la mise en place de protocoles et de normalisation des nouveaux outils tant au niveau national qu’européen reste tributaire de nombre de paramètres techniques, économiques et politiques.
Hormis ce contexte en pleine évolution, ces nouveaux outils offrent des bénéfices incontournables pour la viabilité des missions de transport.
La lettre de voiture électronique internationale ou e-CMR en est un exemple parlant, qui ne peut qu’être rapidement démocratisé tant sa pertinence semble évidente.
La lettre de voiture, pour rappel, et sa version digitale, la e-CMR formalisent la collaboration lors d’un transport de marchandises entre l’expéditeur, le transporteur et le donneur d’ordre par un contrat. 20 pays en Europe ont déjà ratifié son utilisation en version numérique. Elle peut être utilisée sur le terrain depuis le 5 juin 2011, progressivement elle fait des émules, entre autres grâce à son accès facile via une application gratuite, très pratique pour les PME ou les tractionnaires indépendants qui lui concèdent une grande agilité.
La e-CMR trouve aussi sa place chez de grands logisticiens et des groupes de transport, elle peut alors être intégrée à des TMS (Transport Management System) et autres solutions propriétaires, cela est rendu possible via le portail interface d’accès aux données et par le travail des services techniques intégrés des solutions proposées déjà sur le marché, pour exemple, Transfollow, opérationnel depuis 2015, propose spécifiquement cette intégration technique au système de l’entreprise destinataire du service grâce à une expertise historique assurant une stabilité de sa solution in situ.
Pourquoi digitaliser la lettre de voiture ou e-CMR ?
La version digitale de cette lettre de voiture a été conçue pour répondre à un besoin d’efficacité administrative, elle est présente et fait office de témoin tout au long de la mission de livraison, tous les acteurs de la chaîne peuvent ainsi interagir pendant la livraison, du donneur d’ordre au livreur, ce e-document fait office de relai pour le suivi en temps réel, des marchandises.
Il doit répondre à des critères de sécurité et peut rassembler via son application plusieurs informations connexes utiles à la traçabilité des missions, comme le suivi des retours d’emballages vides, la notification des heures de départ et d’arrivée du conducteur ou encore la géolocalisation et le signal automatique de la date et de l’heure de signature des différentes étapes de la livraison (dépôt, transmission, enlèvement chez un des acteurs de la chaîne), on peut également y adjoindre des photographies des produits transportés pour justifier de leur état (via les tablettes et autres mobiles équipés, à bord du véhicule).
La e-CMR, quels bénéfices pour l’entreprise ?
Tous les collaborateurs s’y retrouvent avec cette solution agile, de la transparence et moins de litiges, des démarches administratives plus rapides et une facturation déclenchée par la livraison des marchandises pour des coûts drastiquement réduits, au delà de cette facilitation des processes, cette solution-outil répond à de vrais enjeux en termes de compétitivité de nos entreprises de transport et de capacité à mettre en place une réelle transition digitale opérationnelle et interopérable.
En outre, pas de papier à scanner ou à imprimer ajoute un argument économique de plus à l’adoption de ce protocole désormais digital pour ceux qui en font ou en feront le choix dans les mois à venir.
Concernant la sécurité, un accès en temps réel aux données est aussi important pour un contrôle en continu de l’activité notamment grâce à la preuve de livraison numérique intégrée (POD), il faut rappeler que ces données sont stockées pour une durée de 10 années (7 années – norme UE) et appartiennent uniquement au client de la solution délivrant les e-CMR.
De plus, en cas d’arrêt sur la route pour contrôle, le chauffeur peut depuis sa tablette aisément visionner l’e-CMR et la présenter aux Douanes et aux forces de l’ordre.
Essayer l’e-CMR, c’est l’adopter !
Actuellement, tout est une question de contexte normatif au niveau européen pour que les quelques pays qui ne l’ont pas encore adoptée, y viennent (En l’occurrence, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, ou encore le Portugal étudient la solution avant d’avancer). La lettre de voiture, pour sa part, « parle déjà européen » puisqu’elle est transcrite au format UN/Cefact (United Nations Centre for Trade Facilitation and Electronic Business).
Comme pendant l’émergence des motorisations alternatives, il semble que les chargeurs deviennent prescripteurs, en amont c’est le consommateur qui donne l’impulsion avec une volonté de durabilité et surtout ici, d’adoption globale du digital.
Plusieurs acteurs professionnels (fournisseurs de services connectés) sont présents pour délivrer ce document obligatoire en version digitale via un abonnement et l’intégration technique de leur portail à la solution informatique du transporteur.
Viabilité technique, sécurité, stabilité, interopérabilité et suivi du provider expert restent les paramètres à considérer pour faire le bon choix et être bien accompagné pour une transition digitale de la lettre de voiture efficace.
CGM pour Truckeditions
Voyez cette video en français qui nous a semblé une bonne explication pratique du process complet inhérent à la e-CMR (Transport Portal – Transfollow) :
Mémo : plus d’infos sur le contexte européen et la normalisation de la e-CMR en France et en Europe, à noter que plusieurs fédérations de professionnels du TRM (IRU, FNTR, TLF)* sont parties prenantes dans les démarches de normalisation de ce e-document concernant notamment la problématique de l’hétérogénéité des différents services utilisés par les acteurs du transport international et l’uniformisation des démarches commerciales.