Mon Job, c’est conducteur de camion benne chez Energie Forestière
#15 My Job My Truck : transport de plaquettes de bois. Julien Cabourg
Pour ce 15e épisode de My Job My Truck, Vincent Mahé met une fois de plus ses pas dans ceux d’un conducteur de poids lourd, pour explorer avec curiosité la réalité d’un métier exigeant. Aujourd’hui, c’est au côté de Julien Cabourg, au volant de son S-Way IVECO de 570 ch, que Vincent va vivre une journée bien remplie. Julien travaille pour Energie Forestière, entreprise implantée dans le Loir-et-Cher depuis 2012 et spécialisée dans la gestion et la valorisation du bois.
À l’aube, c’est au centre de stockage de plaquettes de bois de Chatillon-sur-Cher que Julien et Vincent se retrouvent pour débuter cette mission. Leur objectif : arriver au cœur de la forêt de La Chapelle-d’Angillon, après un peu plus d’une heure de route, pour charger plusieurs tonnes de plaquettes de bois, une opération rendue possible grâce à un débusqueur et un broyeur de 800 ch, spécialement sur place pour traiter ce type de chargement.
Vous allez voir que le trajet qui les attend jusqu’à la chaufferie biomasse dans la périphérie d’Orléans n’est pas de tout repos ! Sur les chemins forestiers, Julien devra notamment ajuster les suspensions de la remorque et du tracteur de son S-Way IVECO pour passer un gué et acheminer les plaquettes en toute sécurité.
Tout au long de la mission, nous sommes accompagnés par notre partenaire IVECO pour mettre en lumière les savoir-faire de notre conducteur du jour, totalement au service d’un transport durable et vous verrez que son parcours est un plus dans son cas.
Julien : « Mon parcours est atypique : j’ai été garde-chasse pendant 15 ans, et j’ai décidé de changer de métier pour devenir conducteur routier. »
Julien Cabourg en impose dès que l’on croise son regard, à 38 ans, c’est à la fois un homme de conviction et de terrain. Il a construit son parcours loin des sentiers battus habituels et pour cause, Julien a commencé sa vie professionnelle avec une volonté de rester proche de la nature. Mais bien déterminé, il a décidé, il y a près de sept ans, de poursuivre son parcours en changeant de métier, tout en restant proche de l’univers de la forêt, c’était la condition :
« En ce qui me concerne, j’ai un parcours atypique. J’ai été garde-chasse pendant 15 ans, j’ai grandi et travaillé en forêt, mais j’ai décidé de changer de métier. J’ai toujours été attiré par les camions et la conduite, donc j’ai passé mes permis poids lourds pour me lancer dans le transport de marchandises, j’ai donc commencé par un poste en “transport classique” pendant trois mois, mais mon histoire m’a vite rattrapée : le patron d’Énergie Forestière, que je connaissais déjà, était auparavant venu au domaine où je travaillais, pour y couper du bois. Je lui avais alors fait part de mon projet, et je suis finalement devenu conducteur routier dans son entreprise. Au moment où un poste se libérait, parce qu’un de ses chauffeurs prenait sa retraite, j’ai naturellement pris la relève. 🌳🚛
Mon expérience de garde-chasse m’a beaucoup aidé, car ce métier m’a appris à respecter et entretenir la nature. Dans cette fonction, je veillais à la préservation de la faune et de la flore, et j’assurais la gestion planifiée des parcelles, qui m’étaient confiées. Aujourd’hui, je conduis un camion pour Énergie Forestière, et cela dure déjà depuis cinq ans et demi. Ce métier me permet de rester dans un environnement naturel, ce que j’apprécie énormément. J’ai trouvé un bon équilibre, et j’espère que cela continuera ainsi ! »
Julien : « Ce métier me permet de travailler en autonomie avec mon camion, tout en contribuant avec mes collègues à un travail d’équipe utile à notre communauté »
« Énergie Forestière est une entreprise familiale spécialisée dans le bois énergie. Nous produisons de la plaquette forestière, un combustible destiné aux chaufferies biomasse. Ces installations servent au chauffage et, dans certains cas, à produire simultanément de l’électricité et de l’eau chaude. En moyenne, l’entreprise produit environ 40 000 tonnes de plaquettes par an. Nous stockons une partie de cette production pour l’hiver sur notre plateforme afin de pouvoir continuer à livrer en flux tendu, notamment lorsque les sols deviennent trop humides et que l’accès aux bois devient difficile.
Les plaquettes proviennent des résidus du bois issus du nettoyage des sous-bois. Ce travail minutieux permet au bois d’œuvre de se développer dans de bonnes conditions, tout en supprimant les éléments non exploitables. Ainsi, notre activité s’intègre dans une gestion durable des forêts, toujours sous le contrôle d’experts pour assurer le respect de l’environnement. Nous travaillons en autonomie pour les propriétaires forestiers, de la coupe jusqu’à la livraison en chaufferie.
Sur notre site, situé à Châtillon-sur-Cher, nous pouvons stocker jusqu’à 10 000 tonnes pour les mois d’hiver, même si nous atteignons généralement un stockage de 7 000 à 8 000 tonnes. En fait, avec l’augmentation de la demande en énergies renouvelables, les plaquettes forestières se positionnent comme une source de biomasse essentielle.
Aujourd’hui, nous sommes sur un chantier près de La Chapelle-d’Angillon. Sur le site, nous utilisons un broyeur et un débusqueur pour préparer le chargement avant de livrer en chaufferie. Je conduis un camion équipé d’une remorque à fond mouvant hydraulique, qui permet d’ajuster la charge en fonction de l’humidité du bois, entre 25 et 30 tonnes, avec une moyenne autour de 27 tonnes de plaquettes par tournée. »
Julien : « Je conduis un Iveco S-WAY 4×2 de 570 chevaux, une puissance particulièrement appréciable sur les nombreuses petites routes que nous empruntons, souvent à pleine charge.»
« Avec mon S-WAY, je transfère aussi les engins de chantier d’un site à un autre quand nous changeons de parcelle. Je ne suis quasiment jamais sur les autoroutes, en général, les chemins forestiers que nous empruntons sont carrossables mais pas toujours. Le S-WAY allie polyvalence et puissance, et c’est le parfait combo dont j’ai besoin pour gérer les situations que je rencontre au quotidien. Plus le bois est humide, plus il est lourd, donc disposer d’un véhicule puissant est essentiel pour nos livraisons en toute saison. Par contre, si je me retrouve sur une voie vraiment impraticable, nous avons aussi des tracteurs avec remorques, qui viennent faire la navette jusqu’au point de chargement, où tout est ensuite transféré dans ma semi.
La boîte de vitesses est robotisée, c’est une HI-TRONIX de 12 rapports, et nous utilisons le ralentisseur hydraulique même si nous ne sommes pas en montagne, cela peut être utile. Ce système de freinage est très efficace. Pour la semi-remorque à fond mouvant, nous avons aussi une pompe hydraulique et une prise de force pour faire fonctionner le fond mouvant, je monte alors le régime du moteur à 1000 tours maximum.
Bien que je roule souvent sur des chemins forestiers, je n’ai pas besoin d’équipement spécial. Le S-WAY dispose d’une suspension de cabine réglable, que je peux relever à l’avant et à l’arrière pour franchir un petit cours d’eau ou un gué, et le différentiel me permet de garder le contrôle en terrain difficile. La boîte de vitesses peut être placée en mode manuel pour des besoins spécifiques, ce qui est utile quand le sol est humide : en manuel, je peux mieux gérer la traction. Par contre, nous avons nos techniques, comme descendre le troisième essieu quand le passage manque d’adhérence, ce qui rend les manœuvres plus faciles en stabilisant le véhicule avec les trois essieux.
Cela fait trois mois que je conduis ce S-WAY de dernière génération, et j’en suis très satisfait. Avant, je roulais dans un X-WAY de 530 chevaux, donc je me suis adapté assez vite. Avec le S-WAY, j’ai gagné en confort et en puissance, et même si le X-WAY était déjà très bien, je constate une différence notable, surtout en consommation : j’économise 3 à 4 litres aux 100 km avec une moyenne de 37 litres aux 100 km. Notre activité implique de fréquents arrêts et une conduite faite de nombreux démarrages souvent sur des chemins exigeants, donc la consommation n’est pas notre priorité absolue. La conduite en forêt demande de l’expérience et de l’attention, et ce n’est pas évident de consommer moins, même en optimisant la conduite. Dans ma cabine, en plus d’un vrai confort, j’apprécie la présence d’un four micro-ondes, c’est super pratique pour chauffer “la gamelle” du midi, quand on est loin de tout.
Julien : « La concentration est essentielle dans ce métier, en hiver, les conditions de travail dans les bois nécessitent encore plus de vigilance. »
Nous traversons souvent des paysages boisés, nous sommes en Sologne. Aujourd’hui, nous devons passer un petit ruisseau en relevant les suspensions de la remorque et du tracteur, puis effectuer un demi-tour pour se positionner sous le broyeur. Ce broyeur impressionnant de 800 ch remplit la semi en environ une demi-heure. Avec le pilote du broyeur, nous communiquons par coups de klaxon interposés pour ajuster le positionnement du camion au fur et à mesure du chargement. Ensuite, je fais les papiers et je repars, c’est notre routine de la journée. Nous sommes cinq chauffeurs avec cinq camions à se relayer. Une fois les livraisons effectuées, nous complétons le stock de notre plateforme si le temps le permet, en toute fin de journée.
En hiver, les conditions de travail dans les bois nécessitent encore plus de vigilance : il y a plus de risques de glissade et d’embourbement, donc il faut rester très concentré, surtout sur les petites routes. Chaque matin, je fais le tour de mon camion pour vérifier le matériel et m’assurer que tout est en ordre, c’est la base pour bien travailler. »
Le parcours de Julien Cabourg illustre parfaitement que rien n’est jamais écrit d’avance. Ici, pas de contexte familial qui aurait naturellement conduit à la reprise d’un métier, mais plutôt un choix réfléchi et une vocation profonde : œuvrer au service de la nature et de la durabilité. Julien “cumule les points” avec ses métiers : transporter des déchets forestiers afin qu’ils soient transformés en bioénergie pour la communauté, tout en conduisant un camion dont la marque est tout aussi engagée dans la durabilité, depuis de longues années.
Pour ceux qui souhaitent s’orienter vers ce type de métier, plusieurs formations existent, comme les CAP et Bac Pro Conducteur Routier. Par ailleurs, un BTS Gestion Forestière ou un BTSA Technicien Forestier peuvent être des atouts complémentaires pour comprendre les enjeux de la filière bois-énergie. En outre, les chauffeurs dans cette activité développent des compétences techniques spécifiques, notamment en matière de conduite.
Pour les candidats souhaitant allier conduite et travail en plein air, le métier de conducteur dans le secteur forestier propose une opportunité accessible. En tant que rouage essentiel de la chaîne d’approvisionnement des énergies considérées comme renouvelables, ces conducteurs routiers participent directement à la satisfaction de nos besoins énergétiques tout en contribuant à une exploitation responsable des forêts françaises.
Alors, si vous avez envie de vous engager dans une filière et un métier d’avenir, en lien direct avec la nature, et orienté vers un impact positif, pourquoi ne pas envisager une carrière dans le transport forestier ? De notre côté, nous sommes heureux de vous faire découvrir de vrais parcours et des professionnels authentiques, à très vite sur la route de vos projets 😉🌳🚛 !
Catherine Godeloup Mahé pour Truckeditions – novembre 2024© – Web-série My Job My Truck Saison 4 – Ep 15
Vous souhaitez plus d’informations sur le IVECO S-WAY 570 ch
Intervenants dans ce reportage video Truckeditions.com : Julien Cabourg, conducteur de camion benne chez Energie Forestière et Vincent Mahé – Truckeditions.
Programme My Job My Truck – Réalisation Vincent Mahé – Images additionnelles / drone Sébastien Péresse – Directrice de production Catherine Mahé Godeloup – Production exécutive Lampyris Production – Musique Motion Array – IvanArnold_StreakOfLuck Ecstatic Idea – juqboxmusic_LightTheWay Above&Beyond_HaveAHappyDay – Truckeditions 2024 ©.
La configuration du jour est composée d’un tracteur IVECO S-WAY 570 CH et d’une semi à fond mouvant :
> Tracteur IVECO S-Way 4X2 de 570 CH
> Benne à fond mouvant
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