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Mon Job, c’est conducteur grumier spécialisé dans le bois de chauffage

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My Job My Truck : conducteur grumier – Alexandre Bois Farinaud

Et si conduire un camion puissant n’était pas que pour les pros qui filent sur les lignes de bitume ou qui manœuvrent dans les chantiers de construction en zones périurbaines ? Truckeditions ne s’est pas posé la question très longtemps en rencontrant Alexandre Bois Farinaud, un conducteur patron dont l’activité est basée à Tencin en Isère. En Auvergne Rhône Alpes, où le territoire est boisé à 36 %, Alexandre Bois Farinaud a choisi le Bois Énergie comme cœur d’activité, il est conducteur grumier et il rayonne de plus en plus loin pour ce transport de bois de chauffage en plein essor. Pas de petites stratégies, pas de faux semblants dans ce métier, il faut avant tout être attentif et agile et avoir la volonté de jumeler un gout prononcé pour les grands espaces naturels, l‘isolement et l’effort physique.

Place au grand air et retour aux fondamentaux, toujours accompagné par notre partenaire Volvo Trucks France, allons à la rencontre de cette personnalité authentique et décidée qui va nous guider tout au long de ce nouvel épisode de My Job My Truck, au volant de son Volvo FH 16 6X4 650 ch équipé d’une grue arrière cabine repliable et d’une semi remorque plateau à ranchers.

C’est donc en pleine forêt dans le parc naturel du Morvan, à côté de Château-Chinon, que nous avons rendez-vous de bon matin avec Alexandre, il est 7H00 et notre professionnel a passé la nuit dans sa cabine. La mission du jour : charger du billon de 2 mètres déjà transformé à Gien-sur-Cure et livrer le chargement à une plateforme en périphérie de Château-Chinon et pour ce faire, il va falloir emprunter les chemins forestiers.

Alexandre au volant de son Volvo FH 16 650 ch sur les chemins forestiers en direction de Gien-sur-Cure : « J’ai toujours voulu être transporteur grumier »

Originaire des Alpes, Alexandre a débuté son activité dans le transport en 1996, au moment où il a décidé de rejoindre son père, qui avait créé son entreprise, 26 années plutôt, avec un unique camion. Quelques mois plus tard, André Bois Farinaud se casse une jambe et finalement délaisse l’activité transport pour rester au restaurant de montagne de son épouse, après sa convalescence.   

52 ans plus tard, Alexandre constate que l’activité n’a plus rien à voir avec le tout début où son père rentrait régulièrement déjeuner avec son épouse et où les tournées ne se faisaient quasiment qu’en local.

Le transporteur avait sans nulle doute un chemin tout tracé dans l’activité du bois, puisqu’en plus d’un patronyme prédestiné, il a toujours voulu reprendre l’activité de son père, tout en y apportant sa patte. En complément du transport effectif de grumes, il fait transformer la matière brute en bois de chauffage (billons). En 2006, il achète un second camion et se retrouve, au fil des années, avec jusqu’à 6 camions. Mais le contexte difficile du recrutement l’amène à l’heure actuelle à continuer son activité avec 3 camions sur les routes.

Il a considérablement élargi son périmètre d’action : en plus de l’activité en Auvergne Rhône Alpes, il travaille également avec ses deux collaborateurs en Bourgogne, en Région Centre et en PACCA, précisément autour d’Avignon avec une activité qui continue de se développer et des distances toujours plus longues.

Alexandre : « Dans la forêt, il y a des surprises tous les jours, il faut être quelqu’un d’aguerri pour bien gérer le quotidien du conducteur grumier. »

« Notre métier est difficile et les conducteurs que l’on rencontre, ont souvent des difficultés à se projeter. Être conducteur grumier nécessite une implication personnelle en temps pour bien intégrer toute la partie technique du métier, il faut vouloir se stabiliser et prendre ce chemin comme un vrai projet de vie.

J’estime personnellement qu’il faut 3 à 5 années pour bien maîtriser le métier. De plus, il faut être taillé pour cela et avoir une autonomie naturelle, on rencontre souvent des conditions assez sévères sur le terrain et la météo n’est pas toujours au beau fixe. Quel que soit le contexte, il faut être prêt à monter sur la grue, même s’il pleut à seau. 

Cela reste un métier complet et vraiment sympa qui donne des sensations et un sentiment de liberté, rien n’est jamais identique.

Quand on investit dans des camions comme les nôtres, puissants et équipés spécifiquement, la rentabilisation s’effectue en 5 à 6 années avec une activité normale, donc former un nouveau conducteur avec ce type de matériel est important pour le conducteur et pour la viabilité de notre activité.

Malheureusement, les gens ne restent pas assez longtemps, c’est un réel problème actuellement pour les raisons que j’ai déjà évoquées. » 

Alexandre Bois Farinaud devant son Volvo FH 16 650 ch

Alexandre : « J’ai un Volvo FH 16 650 ch en 6X4 pour privilégier l’accroche au sol et la motricité dans les chemins et sur les pistes forestières »

« Mon ensemble pèse 27,5 T à vide, ce qui est déjà très lourd et il est vraiment conçu pour porter avant tout, il a 6 essieux ce qui nous avantage en forêt, toutes les roues de la semi sont jumelées. J’ai décidé de ne pas avoir de réducteurs dans les moyeux***parce que cela apporte un réel avantage en termes de consommation de gasoil avec tout de même un PTR de 100 T, le gain est de 3 à 5 l/100 km.

Contrairement aux camions classiques rencontrés sur les routes qui ont 5 essieux et 12 roues, je travaille de mon côté avec 22 roues, soit une répartition de la charge de 2,59 T par roue, ce qui est inférieur à un camion de 44 T (3,66 T par roue). Par contre du fait du tonnage important, nous devons passer par des circuits autorisés et prédéfinis*, toute l’infrastructure routière n’est pas forcément en capacité de supporter de tels poids.

J’ai choisi une grue repliable arrière cabine, elle est très pratique pour manipuler du bois court (billon de 2 mètres en bois chauffage), c’est un gabarit léger (21 T/M**), elle me permet des manipulations plus rapides, elle est munie d’un double télescope, ce qui donne la possibilité d’aller plus loin notamment pour charger l’arrière de la semi. 

La semi-remorque à ranchers est extensible, son plateau s’allonge jusqu’à 15 m et elle est équipée de 3 essieux directionnels absolument indispensables pour la maniabilité de la semi en milieu forestier, cela apporte plus de sécurité et aussi du confort pour le pilotage de l’ensemble notamment dans les endroits escarpés (voir le fonctionnement avec Alexandre et Vincent dans le reportage video MJMT).

Alexandre : « Mon FH 16 se prénomme L’Audacieux, et il porte bien son nom »

« J’ai imaginé un camion audacieux tant au niveau de son apparence que de ses équipements et il a tenu ses promesses. Les travaux de peinture ont donné un rendu vraiment à la hauteur. Et en plus d’une configuration technique que j’ai souhaité tout aussi audacieuse, j’ai voulu qu’il soit équipé de suspensions à air intégrales, c’était une première chez nous et une réussite pour le confort.

Pour la petite histoire, L’Audacieux a rejoint L’Inattendu que nous avons accueilli en 2020 pour les 50 ans de l’entreprise, c’est un tracteur Volvo équipé pour du transport aussi en milieu plus escarpé, qui lui-même a rejoint Le Majestueux, également un tracteur Volvo. »

Vous l’avez compris, Alexandre aime son métier et tout autant les camions qui l’accompagnent au quotidien pour travailler. 

Il est aussi un spectateur intéressé par les évolutions techniques et le confort qu’ont vu apparaître très rapidement ses 40 dernières années et il est tout aussi impatient de voir les innovations que nous réservent les constructeurs de camions dans les décennies à venir. 

Clairement choisir un métier, c’est aussi s’intéresser à tous les sujets connexes qu’offre son domaine d’activité.

Alors si vous êtes curieux, sérieux et consciencieux, surtout si vous avez une très bonne maîtrise de vous-même et une bonne condition physique, vous pourrez assurément, tous les jours, vous dépasser avec ce métier proche de la nature. Mais ne soyez pas trop durs avec vous-mêmes : tout le monde n’a pas le profil pour cette belle profession. 

Catherine Godeloup Mahé pour Truckeditions – juin 2022 © – Web-série My Job My Truck Saison 2 – Ep 3

Formation requise pour le métier de conducteur routier grumier : permis C et EC – FIMO/FCO – CACES R490 grue

Vous souhaitez en savoir plus sur le Volvo FH 16, c’est par ici

Intervenants dans ce reportage video Truckeditions.com : Alexandre Bois Farinaud, conducteur routier grumier – Transports Bois Farinaud, Vincent Mahé – Truckeditions.

Programme My Job My Truck – Réalisation Vincent Mahé – Images additionnelles Sébastien Péresse – Directrice de production Catherine Mahé Godeloup – Production exécutive Lampyris Production – Musique Motion Array – Rock – Tech Logo – MyFavoritePlaceOn Earth – SonicMusic I got the funk – Feel the groove LexMusic ViloetStones – Happy times – Truckeditions 2022 ©

La configuration de l’ensemble du jour  :

> Tracteur Volvo FH 16 6×4 650 ch avec cabine Globe-Trotter avec grue repliable arrière cabine (21 T/M) .

> Semi remorque à ranchers extensible (15 m) 3 essieux directionnels

Des infos sur les métiers du bois et ses interprofessions dans la région Auvergne Rhône Alpes  

Réglementation du transport routier de bois ronds : principes généraux et obligations pour les transporteurs et les entreprises réceptionnaires (57 T), le document pdf par ici.

*Cartographie par région des itinéraires autorisés pour le transport de bois rond en France

**Tout bras replié, le premier vérin est sensé pouvoir décoller une Tonne à un mètre.

*** Les réducteurs dans les moyeux sont présents pour démultiplier la force et éviter de casser les arbres de roue.


Page Facebook des Transports Bois Farinaud totalement dédiée au métier de grumier et aux camions de l’entreprise.

Retrouvez notre programme original MY JOB MY TRUCK avec Yohan Petiteau qui nous parle de son métier de conducteur routier spécialisé dans le transport exceptionnel