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Pourquoi le rechapage peut-il favoriser la transition écologique du transport routier ?

Rechapage et durabilité : Michelin déploie Remix 2 pour prolonger la vie des pneumatiques poids lourds

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Dans un contexte de transition énergétique et de pression économique croissante, le secteur du transport routier cherche à optimiser ses ressources tout en réduisant son empreinte environnementale. Le rechapage des pneumatiques fait partie de l’équation à plus d’un titre, à la croisée des impératifs économiques et écologiques. En prolongeant la durée de vie des pneus, cette pratique permet non seulement de limiter la consommation de matières premières, mais aussi d’optimiser les coûts d’exploitation des flottes de transport.

Chaque année, des millions de pneus usagés sont mis au rebut, contribuant à l’accumulation de déchets non biodégradables. Le rechapage permet de prolonger la durée de vie des pneus, réduisant ainsi la quantité de déchets générés. En France, par exemple, le rechapage permet de réduire de 50 à 70 % le volume de pneus usagés à traiter.

Pourquoi le rechapage peut-il favoriser la transition écologique du transport routier ?

Le rechapage : un levier clé pour une économie circulaire 

Pour rappel, le principe du rechapage repose sur la réutilisation de la carcasse d’un pneu usé en remplaçant uniquement la bande de roulement. Cette approche s’inscrit dans une dynamique d’économie circulaire, limitant les déchets industriels et réduisant les émissions de CO2 liées à la fabrication et au transport des pneumatiques.

« Chaque carcasse préservée, c’est une réduction directe de la quantité de déchets générés par l’industrie du pneumatique »,

ajoute François Le Hen, directeur Marketing Produit Poids Lourds chez Michelin.

Michelin et son positionnement sur le marché du rechapage 

Michelin est un acteur historique du rechapage avec son modèle Multi-Vie. Avec environ 35 % du marché des pneumatiques en France représenté par le rechapage des pneumatiques poids lourds, soit 650 000 unités rechapées sur un total de plus de 2,4 millions, la filière s’impose comme un levier important pour une économie durable. Michelin propose des solutions de rechapage Premium comme Remix 2, qui s’étend dorénavant à la gamme X Multi, une référence sur le segment des poids lourds couvrant la moyenne et la longue distance sur tout type de routes, on peut ici parler de la gamme la plus utilisée dans le transport routier. Allié à un maillage industriel de proximité, Remix 2 peut permettre aux transporteurs d’optimiser la gestion de leurs pneumatiques tout en réduisant leur empreinte carbone.

Un procédé technique au service de la longévité 

Le rechapage consiste à remplacer la bande de roulement usée d’un pneu tout en conservant sa carcasse intacte. Ce procédé, réalisé dans des conditions strictes de contrôle qualité, permet de prolonger la durée de vie des pneumatiques de manière significative. En moyenne, un pneu peut être rechapé deux à trois fois.

Michelin applique des technologies avancées à ses pneus rechapés, comme :

  • Infinicoil : un fil d’acier continu de 300 m améliorant la robustesse de la carcasse.
  • Powercoil : une protection contre la corrosion des nappes métalliques, nécessaire potentiellement à la durabilité des pneus en environnements difficiles.
  • Sculpture régénérative : un profil évolutif maintenant l’adhérence en fin d’usure.
  • Vulcanisation à chaud en presse : garantie une qualité équivalente à celle d’un pneu neuf selon le manufacturier.

 « Le cœur du pneumatique Michelin possède un potentiel kilométrique exceptionnel, ce qui permet de lui offrir une seconde vie équivalente à sa première, et même une troisième vie de qualité comparable.

L’application des technologies du pneu neuf au rechapage permet d’assurer des performances comparables à celles d’un pneu neuf, optimisant ainsi la durée de vie du pneumatique, jusqu’à 6 fois pour certaines applications spécifiques. »

ajoute Paul de Lajudie, directeur du rechapage Poids Lourds chez Michelin.

Des bénéfices économiques pour les transporteurs 

Au-delà de son impact environnemental, le rechapage représente un avantage économique considérable pour les transporteurs. Un pneu rechapé coûte en moyenne 30 à 50 % moins cher qu’un pneu neuf tout en offrant des performances comparables. Cette optimisation des coûts est essentielle pour un secteur où la rentabilité est fortement corrélée à la maîtrise des dépenses liées aux pneumatiques et au carburant. 

« Nous sommes convaincus que notre modèle multi-vie est un levier d’optimisation des coûts pour les transporteurs »,

précise François Le Hen, directeur Marketing Produit Poids Lourds chez Michelin.

Après avoir éprouvé son service de rechapage Remix 2 sur les gammes X Works et X Force, Michelin étend désormais cette solution premium à sa gamme X Multi, principalement destinée au transport routier.
Après avoir éprouvé son service de rechapage Remix 2 sur les gammes X Works et X Force, Michelin étend désormais cette solution premium à sa gamme X Multi, principalement destinée au transport routier.

Un marché sous tension avec une concurrence accrue 

Avec l’essor des pneus mono-vie importés, notamment d’Asie, et la pression sur les coûts, le marché du rechapage se doit d’innover. La Commission européenne a récemment prolongé les droits de douane sur les importations asiatiques pour favoriser la compétitivité des manufacturiers européens. Michelin, avec son offre Remix 2 appliquée à la gamme X Multi, s’adapte à ces défis en proposant une solution rentable et durable aux transporteurs.

Les défis réglementaires et l’innovation technologique 

Le cadre réglementaire européen évolue vers davantage de transparence et de traçabilité des pneumatiques. Michelin dit participer activement aux groupes de travail sur le projet Digital Product Passport, qui assurera un suivi complet du cycle de vie des pneus. De plus, l’introduction de la technologie RFID permet une meilleure gestion et identification des pneus, facilitant leur rechapage et réduisant le gaspillage. 

La règle du « droit à réparer », instaurée par l’Union Européenne, vise à encourager des modèles économiques axés sur la réutilisation maximale des produits et leur réparation plutôt que leur remplacement, afin de réduire le gaspillage et promouvoir une consommation plus durable. Du côté de la demande client, il est observé une attente croissante de la part des chargeurs et des gestionnaires de flottes, avec l’intégration de critères environnementaux dans les appels d’offres et des demandes d’attestation de CO2. L’évolution vers une transition durable ne repose donc pas uniquement sur la réglementation, mais aussi sur une demande forte du marché, illustrant une prise de responsabilité sociale des acteurs de la filière transport

 « La réglementation Ecodesign for Sustainable Product Regulation (ESPR), attendue pour 2025, va structurer davantage l’industrie du rechapage et renforcer son rôle dans la mobilité durable »,

souligne aussi Paul de Lajudie, directeur du rechapage Poids Lourds chez Michelin.

Face aux défis économiques et environnementaux du transport routier, le rechapage des pneumatiques s’impose comme une solution pragmatique. En réduisant l’empreinte carbone des flottes et en améliorant leur rentabilité, cette pratique participe activement à la transition écologique du secteur. Son développement devrait s’intensifier dans les années à venir, soutenu par les avancées technologiques et les incitations réglementaires.

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