SOLUTRANS 2017 – The Place 2 Be… Connected !
Solutrans 2019 : The Place 2Be… in an autonomous way Driven ?
Solutrans, un salon témoin d’une nouvelle ère pour le transport avec la FFC comme révélateur
Nous sommes maintenant dans le futur que nous avons tant idéalisé, et franchement c’est plutôt encourageant ! Au delà de l’overboard fantasmé et presque restitué pour les fêtes de Noël, le futur intègre des valeurs encourageantes, pas encore dans le monde entier malheureusement, mais la volonté de vivre mieux avec notre planète est devenue un moteur de créativité pour les entreprises, les start-up et les grandes multinationales conscientes de l’impact de leurs actions pour notre communauté entière.
Le « Make Our Planet Great Again » étant plus que jamais de mise dans notre pays, Solutrans, salon international des solutions de Transport Routier et Urbain, se positionne à ce carrefour entre les enjeux économiques, technologiques et environnementaux des transports d’aujourd’hui et de demain.
Les métiers de demain dans le transport
Nous avons croisé beaucoup d’étudiants et de lycéens dans les allées de Solutrans 2017 et leur intérêt pour les camions et les nouvelles technologies était visible. C’est dans ce contexte, que la FFC affirme sa volonté de s’investir dans la formation pour accompagner cette mutation digitale et technologique, M. Patrick CHOLTON nous parle dans cette interview Truckeditions des enjeux déjà surmontés et à venir pour la filière TRM :
« L’éducation nationale n’a pas pu anticiper ou n’a pas su peut-être anticiper les nouvelles technologies, et la FFC en tant que fédération professionnelle veut palier à ce manque de clairvoyance.
Les groupes industriels utilisent depuis longtemps toutes les technologies émergentes présentées pendant le salon et ont toujours eu les moyens de former en direct leur personnel, soit parce qu’ils avaient des centres de formations intégrés, soit simplement parque qu’ils sourçaient des experts techniques pour former leurs équipes. La problématique est plus complexe pour les entreprises de petite taille, nous avons pour projet de créer une fondation pour récolter des fonds afin de créer soit une école ou tout au moins un lieu où nous pourrions former de futurs professionnels sur les nouvelles machines et les nouvelles technologies, nous envisageons également de créer des formations consultables à distance via la technologie numérique.
Nous manquons déjà cruellement de personnels dans notre filière, il faut réagir et donner envie à tous de se diriger vers le TRM, l’usine du futur et les nouvelles technologies sont des vecteurs de ce renouveau. »
La compétitivité de la France en jeu
Truckeditions : « Monsieur CHOLTON, la transformation digitale se met en place dans tous les domaines structurels institutionnels et surtout industriels, le transport et ses filières professionnelles ne font pas exception à cette mutation et sont réellement impactés.
Pouvez-vous nous parler des thématiques liées à cette transformation abordées pendant le salon Solutrans ? »
M. Patrick CHOLTON : « Avec la transformation digitale, 50 % de nos métiers vont disparaître dans les dix ans à venir, et nous allons assister à l’émergence de nouveaux métiers. Pendant le salon, nous nous sommes attelés à montrer les nouveaux outils de ces nouveaux métiers.
Par exemples, la réalité augmentée et les imprimantes 3D font partie de ces nouvelles technologies qui vont pénétrer nos entreprises dans les mois et les années à venir, cela était indispensable de les montrer. Ces technos étaient déjà utilisées mais d’une manière plus confidentielle et plus spécifique, maintenant elles vont faire partie de l’univers de tous, du chef d’entreprise au directeur de production en passant par le directeur des achats ou encore le service commercial, tous les métiers vont muter…
Un commercial ira dorénavant à la rencontre de ses clients et prospects avec une paire de lunettes connectées pour montrer ses produits, ses prestations et même la création d’une réalisation sur-mesure avec la réalité augmentée, les processes ne peuvent qu’être raccourcis par de telles méthodes de travail, l’usine du futur va nous permettre d’être plus réactifs et plus efficients, même le taux horaire de production et son coût vont pouvoir être optimisés.
Durant ces deux dernières décennies, la France n’a pas su assez investir dans l’outil de production, nous avons perdu d’importantes parts de marché surtout à l’exportation.
Mais avec les nouvelles technologies avec le savoir-faire français, si chacun investit dans ses nouvelles technologies, dans la réalité augmentée par exemple, nous allons pouvoir être beaucoup plus performants et créateurs d’innovations plus fréquemment.
Dans l’automobile, il fallait sept années entre la conception, la fabrication et la sortie d’un véhicule, maintenant nous en sommes à quatre ans et très vite il ne nous faudra plus que deux années, tout cela grâce à ces innovations et à cette entreprise 4.0. »
Euro 6, une valeur sûre à combiner avec les énergies alternatives gaz, électrique et hydrogène et un travail innovant pour alléger les attelages de transports
Truckeditions : « Dans leur démarche de rationalisation économique et éco-responsable et particulièrement dans la mise en place RSE (responsabilité sociétale des entreprises), les entreprises du transport sont attentives aux réductions d’émissions de particules, et ont bien avancé sur le sujet grâce, en grande partie, à la norme Euro 6.
Quelles sont les autres solutions mises en avant par les constructeurs pour aller encore plus loin ? »
M. Patrick CHOLTON : « En premier lieu, il n’est pas sûr que nous puissions aller plus loin en terme d’optimisation des émissions de CO2, la norme Euro 6 a participé à la conception de motorisations très performantes dans cette démarche responsable, je m’interroge d’ailleurs sur le fait qu’il y ait une norme Euro 7. Il me semble qu’Euro 6 a encore de très beaux jours devant elle.
Concernant les énergies nouvelles et les différentes options proposées en terme de motorisations, Solutrans était l’occasion de mettre en avant une tendance émergente que les constructeurs plébiscitent de plus en plus.
Le gaz naturel bénéficie actuellement d’une dynamique européenne, les chargeurs comme les transporteurs investissent de plus en plus dans cette énergie alternative, les pouvoirs publiques aident également à impulser le phénomène avec les transporteurs eux-mêmes qui se portent acquéreurs de stations de ravitaillement GNV et GNL et qui mutualisent l’accès à ces stations, nous sommes vraiment ici, dans une nouvelle orientation participative tout à fait en adéquation avec les nouvelles méthodes agiles prônées par notre industrie et notre économie 4.0.
Il faut rappeler aussi que des études sont faites actuellement, dans la région Rhône Alpes notamment par l’association Projet Équilibre, pour révéler les avantages et les inconvénients du GNV pendant les différents types de missions de transport.
Le travail et les démarches conjointes de ces associations, des professionnels de la filière et des institutions en France me donnent à penser que dans les deux à trois années, nous aurons un réseau qui permettra à un transporteur de parcourir 800 km avec un véhicule au gaz dans la journée sans aucun problème.
Une autre piste, déjà bien connue, était représentée par les constructeurs de VI : les moteurs électriques.
La propulsion électrique est une belle solution notamment en terme de zéro émission et de quasi zéro décibel lors des livraisons en milieux urbains. Cette solution existe depuis longtemps mais souffre d’un problème pesant : les batteries, elles sont lourdes encore, ne sont pas recyclables et n’offrent pas une grande autonomie, de plus, l’électricité stocké vient la plupart du temps d’une fabrication peu écologique (le nucléaire n’ayant pas encore été remplacé par l’éolien, l’hydraulique ou le photovoltaïque).
L’hydrogène a aussi été mis à l’honneur avec une innovation primée par le Concours des Trophées de l’Innovation : le Frigovan H2 Zero Emission, un Kangoo équipé d’une pile à combustible à hydrogène. Lamberet a adapté sur cette dernière un groupe froid qui donne la possibilité d’une part, de faire du « zéro émission » et d’autre part, d’offrir une autonomie à ce véhicule utilitaire 3,5 tonnes d’environ 300 km.
Je pense que tous ces travaux inventifs et ces mutations énergétiques doivent être accompagnés de recherche et de développement sur les nouveaux attelages, et les carrossiers répondent présents et innovent toujours plus pour trouver des solutions ingénieuses tant pour optimiser le poids structurel des attelages que pour les rendre de plus en plus aérodynamiques et moins énergivores. »
Truckeditions : « Depuis maintenant, plusieurs années, les véhicules industriels communiquent, grâce notamment à des outils télématiques sophistiqués.
À votre avis, quelles seront les prochaines applications de cette évolution digitale ? » #objet connecté
M. Patrick CHOLTON : « Je vous ai toujours dit que le véhicule industriel était en avance par rapport à l’automobile et c’est toujours le cas, un état des lieux s’impose : la connectivité fait partie intégrante de nos vies et dorénavant, il est plus difficile de réaliser une action sans cette aide connectée.
Concernant les camions, le numérique est bien une réalité, ils sont grâce à leur informatique embarqué et à la télécommunication, en lien permanent avec leur base, leurs clients et leur service de maintenance. Qui n’a pas pensé que toutes ces nouvelles fonctionnalités jumelées à nos bases de données de géolocalisation toujours plus renseignées (Bluetooth, 4G et Global Navigation Satellite System) ne pourraient pas assez rapidement nous emmener plus loin et… sans assistance humaine ?
Tout cela est déjà bien réel, le platooning en est une application visant à optimiser la conduite et la consommation de carburant de plusieurs véhicules en même temps, et il existe aussi plusieurs propositions dors et déjà viables pour un véhicule autonome en milieu citadin également, il va cependant falloir attendre encore des années avant de voir ces véhicules dans notre paysage urbain quotidien, les véhicules autonomes vont commencer à faire leur preuve par des usages en circuit balisés fermés ; nos institutions doivent tout d’abord plancher sur cette nouvelle réalité pour l’intégrer à nos réseaux et à leurs flux de véhicules toujours plus intenses, je pense, entre autres, aussi aux assurances pour lesquelles le sujet va générer une grande transformation, à suivre donc pourquoi pas dans la prochaine édition de Solutrans avec des démonstrations peut-être en collaboration avec des sites qui expérimentent la ville de demain comme TRANSPOLIS… »
Solutrans 2019, le véhicule autonome, l’AI et la route ultra-connectée (#Galileo), … ?
Pour aller plus loin concernant les véhicules autonomes : Navya, Tesla, Otto and Uber, Google, Mercedes-Benz, Volvo, Man, Scania…
Catherine Godeloup pour Truckeditions – 2017
Rappel TOY & Cie |
International Truck of the year 2018 : Les gammes DAF CF et XF International Van of the year 2018 : Le Daily Blue Power Iveco Pick-up Award 2018 : Le Amarok V6 Volkswagen |
Rappel Prix de l’Innovation SOLUTRANS organisée par la CCI Lyon Métropole |
Trophées Catégorie Carrossiers-Constructeurs : Lauréat Or : LAMBERET Lauréat Argent : CHEREAU Lauréat Bronze : LECAPITAINE Lauréat Développement durable : GAUSSIN MANUGISTIQUE |
Trophées Catégorie Equipementiers : Lauréat Or : SAF-HOLLAND Lauréat Argent : ROBERT LYE Lauréat Bronze : CARRIER TRANSICOLD Lauréat Développement durable : TELMA |
Prix de la PME innovante “Research to business” : INNOV+ |
Prix de la chaîne cinématique à faibles émissions “Low emission driveline” : RENAULT TRUCKS |
Intervenants dans ce reportage Truckeditions : M. Patrick CHOLTON – Président de SOLUTRANS et de la FFC, M. David BOSCHER – Responsable Innovation Groupe GRUAU, M. Pierre LAHUTTE, Président IVECO, M. Victor FARAMIA – Président Transports NJS Faramia, Réalisation Vincent MAHE, Journaliste Catherine GODELOUP, Production Exécutive SMartFR. Musique Candy / Rewind by jahzzar