Volvo 2013, une volonté en acier trempé pour une démarche stratégique d’anticipation
Inquiétude non dissimulée par Jean-Noël Thénault, Président de Volvo Trucks France lors de la conférence de presse annuelle le 19 février 2013 à Paris. Tout à son honneur, le président de VTF n’a pas eu la langue de bois en adoptant une attitude pragmatique face à une conjoncture compliquée. Avec en filigrane, un élan d’optimisme porté par Euro 6.
Au niveau mondial, selon Jean-Noël Thénault « Si l’Europe détient 37% des ventes nettes, souffrant de la faiblesse de son marché, l’Amérique du Nord représente 23% des ventes. Mais ce sont bien l’Asie et l’Amérique du Sud qui représentent le plus fort potentiel de progression. Pour Volvo, les résultats mitigés des deux derniers trimestres n’altèrent en rien les capacités du groupe qui reste financièrement fort dans un contexte économique mondial déprimé. Le ratio d’endettement est bon et les actions sont en en progression, ce qui valide la stratégie du groupe. Nous devons continuer à investir. »
2012 est une année marquante avec la prise de participation (Deutz AG), une cession (Volvo Aéro), une inauguration d’usine en Russie, la concentration de Volvo Bus en Pologne. Et surtout marquée par l’aboutissement technique du nouveau moteur Volvo Euro 6 assorti de l’arrivée du nouveau FH.
Pour 2013, le groupe est résolument tourné vers une nouvelle dimension mondiale. Des accords sont en cours pour acquérir 45% dans Dongfeng Commercial Vehicles (DFCV), un constructeur qui représente un volume important de près de 200 000 véhicules industriels en 2011 avec environ 28 000 employés.
Si l’accord était trouvé, Volvo Groupe deviendrait ainsi le premier constructeur mondial. Les avantages pour la nouvelle entité seraient multiples, tels que la coopération pour les transmissions, les moteurs, les composants et futures technologies. De plus, le partage des coûts de développement des prochaines générations de moteurs ainsi que la mutualisation des achats et de l’approvisionnement local apporteraient des gisements de compétitivité.
(Re)conquête pour Volvo
Volvo nous rappelle que les parts de marché (+ de 16 t) des groupes rivaux en Europe se répartissent comme suit : 29 % pour Volkswagen (MAN et Scania), 25 % pour Volvo, 20,7 % Mercedes-Benz, 15,6 % Paccar et 7% Fiat Iveco. La France représente 7% du marché EU tout en sachant qu’il a reculé de 11%. Enfin, l’activité truck pèse 75% du CA global de Volvo AB.
Dans ce contexte, le président de Volvo France ne baisse pas les bras en affichant son légendaire optimisme et sa détermination : cap sur la reconquête ! Dans cet objectif, Volvo va concentrer tous les potentiels dans de nouveaux modes opératoires. A commencer par la nouvelle stratégie de distribution qui laisse une plus grande autonomie aux quatre zones commerciales. Chaque région doit donc trouver sa propre stratégie de vente et offrir le meilleur service possible. Le but étant d’améliorer la couverture locale mais aussi l’amélioration de la pénétration de la marque tout en bénéficiant du soutien du groupe Volvo.
Comme en 2012, le client chez Volvo est définitivement placé au centre de toutes les interfaces.
La Suède a la réputation de fabriquer les aciers trempés parmi les meilleurs au monde, Volvo Group s’impose de forger un état d’esprit bien trempé et résolument tourné vers l’optimisme.
Truckeditions – 22.02.2013